Crazy Chocolate (Humour)

Jeudi 18 juin 4 18 /06 /Juin 08:41
Et sans plus attendre voici le premier chapitre !
Pas de prologue, je n'en avais point envie.
Je vous laisse dévorer ( ou bien recracher si vous aimez pas ) ce début qui commence fort,  vous verrez.
Pendant ce temps y a une certaine auteur qui va faire mumuse avec les options de personnalition du blog.
Ou plutôt, tenter d'apprivoiser les bêbêtes en question pour que le Blog soit mieux, enfin, plus joli quoi ^^'
C'est pas gagné...xD



 
Chapitre I : Les journaux, ça glisse...



Le chocolat chaud et les livres étaient les deux choses dont il ne pourrait jamais se passer.

Il pouvait tout affronter avec, enfin, presque disons-nous. Depuis exactement deux heures et trente minutes, il vivait un enfer dont personne n'avait idée. La tête presque collée contre le journal de ce matin, les yeux rivés sur la photo de la première page et la respiration en apnée la moitié du temps. Bah oui, quand même, s'il faisait plus, il risquait de devenir bleu. Ce qu'il valait mieux éviter honnêtement. Il avait beau examiner le dit papier sous toutes les coutures, le secouer au dessus de sa tête puis fermer les yeux en espérant très fort qu'il disparaisse, rien à faire. Il était toujours là et sa première page aussi. Maudite première page, maudit article, maudit gr...Dring ! Notre jeune homme torturé releva brusquement la tête et fit un mouvement involontaire qui manqua de faire tomber sa tasse de chocolat chaud, qui heureusement ne se renversa pas. Il soupira de soulagement et reporta son attention sur les nouveaux clients qui venaient d'arriver. Il faudrait vraiment qu'il pense à demander au patron de changer la sonnette de l'entrée car quand on l'entendait, on ne manquait jamais de faire un véritable bond au plafond. Elle était particulièrement stridente et n'avait rien d'agréable à entendre. D'ailleurs, les nouveaux venus grimacèrent de concert en l'entendant tinter bien trop près de leurs oreilles.

Allan, notre jeune homme qui avait une aversion pour les journaux depuis ce matin, cligna des yeux, surpris. Il avait l'impression de voir double. Il lança alors un regard suspicieux à son chocolat chaud. Isabelle aurait-elle mis une substance douteuse dans sa boisson préférée...? Il secoua la tête, non, elle n'oserait pas. Il était d'une nature calme et timide mais quand on touchait à son petit nectar à lui, il pétait généralement un plomb, voir plusieurs. C'était l'une des rares choses qui le mettait hors de lui. Même si malgré ça il avait une légère tendance à avoir les nerfs, comment dire ? Fragiles. Il pouvait s'énerver facilement ou faire d'un petit événement une catastrophe interplanétaire. Comme l'article du journal, mais ça, c'était pas quelque chose d'anodin voyons, c'était vraiment une crise, une catastrophe, une...

- Vous avez les journaux de ce matin ? On a besoin de tout un stock.

...calamité ? Allan sursauta brièvement et cligna des yeux. Il venait encore de plonger dans son petit monde à lui et avait totalement oublié les clients qui venaient d'arriver. Il reporta donc son attention sur eux et se dit que décidément non, il n'était pas encore sénile. Ils étaient bien deux. Deux jeunes hommes presque semblables en tous points mais quand même différentiables. C'est juste qu'avec leur réaction parfaitement synchrone à l'entente de la sonnerie, il avait vraiment cru voir double. Ils avaient visiblement des gênes asiatiques mais n'avaient pas les yeux bridés, surement des métisses. Ils avaient tous les deux les cheveux noirs comme la nuit, les yeux de la même couleur sombre et la peau pâle. Et avec leur vêtements dans les tons sombres, on aurait pu facilement les prendre pour les vampires qu'on pouvait voir dans certains films. Beaux, prédateurs, fascinants mais effrayants à la fois...En fait, la fascination d'Allan pouvait s'expliquer par un autre point : leur allure. La façon dont ils s'habillaient et se coiffaient lui était totalement étrangère.

Ils étaient à « la mode ».

Chose dont honnêtement il était complètement dépourvu et que en fait, il n'avait pas envie d'avoir. Son apparence physique ne l'intéressait pas et plutôt que de passer des heures devant le miroir ou son armoire, il préférait lire le dernier roman fantastique sorti. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher d'avoir cette petite pointe d'admiration pour ceux qui eux savaient comment être dans le coup, enfin, ce genre de choses. Vu qu'il ne répondait pas, l'un d'eux, celui qui portait un pull à rayure horizontales noires et blanches commença à s'impatienter et tapota de son doigt la surface du comptoir.

- Alors, vous les avez oui ou non ?! On a pas toute notre journée hein, s'énerva Mr. Pull.

- Comme vient de le dire mon frère, nous sommes légèrement pressés alors si tu pouvais te dépêcher quatre yeux, ce serait fort aimable à toi, renchérit le deuxième, Mr. Porc-épic à cause de sa hum coiffure totalement fantaisiste.

Ils venaient de dire quoi là ? Mais il allait les étrangler, les noyer, les écarteler, leur...

- Oui bien sûr, par ici je vous prie, nous en avons un plein carton dans la réserve.

...faire un joli sourire et les guider avec professionnalisme vers l'arrière boutique où ils pourraient trouver autant de journaux qu'ils voudraient. Et s'étouffer avec dans le meilleur des cas. Voir faire une indigestion s'ils avaient l'étrange idée d'en manger quelques pages. Allan se leva donc et leur fit un grand sourire, même pas crispé, un vrai exploit avant de se retourner puis de faire un pas vers la dite réserve. Sauf qu'une voix l'arrêta en plein geste.

- Si vous pouviez vous dépêcher, il est déjà tard.

Expirer...inspirer...expirer...inspirer...surtout, rester zen, prendre de grandes bouffées d'oxygène et détendre ses muscles, oui voilà, garder son calme en toutes circonstances et ne pas crisper le sourire. Rester aimable et penser à étrangler Isabelle pour toutes ses règles de bon vendeur de librairie. Au prix d'un grand effort de self-control donc, notre jeune homme accéléra légèrement le pas et ouvrit la porte qui menait à la caverne d'Ali-Baba de l'endroit. Ou au grand bordel intersidéral, c'était au choix. Il y'avait de tout et de rien aussi, de grandes étagères poussaient depuis le sol et atteignaient le plafond. Elles étaient remplies de nombreux livres, journaux et autres paperasses administratives. Oui, le problème de cette pièce était surement que tout cohabitait dans le plus grand désordre apparent, aucun système de rangement ne pouvait aiguiller le pauvre voyageur perdu en ces lieux...Sauf si on avait écouté le très long discours qu'avait tenu le patron pendant votre premier jour de boulot bien sûr. C'est donc sans hésitation qu'Allan tourna à droite, ou plutôt à gauche, et qu'il se pencha pour extirper un carton d'autres cartons tous semblables. Il le posa devant ses « clients » et l'ouvrit puis désigna d'un mouvement de la main les journaux. Il allait rajouter quelques précisions mais fut de nouveau interrompu. Quelqu'un avait une tronçonneuse dans la salle ? Pourquoi faire ? Oh...Juste au cas où.

- For-mi-da-ble ! S'extasia faussement le jumeau au pull et aux cheveux en queue de cheval. Il leva les yeux vers le vendeur et dit : Si vous
pouviez nous livrer ça dans une heure, ce serait parfait. Vous seriez tout à fait adorable d'être à l'heure bien sûr.

- La maison ne livre pas et je ne suis qu'un vendeur, pas un livreur, je dois surveiller la cai...

- Oui oui, c'est cela...A dans une heure donc, à l'immeuble à deux rues d'ici, celui avec la grande affiche publicitaire pour la nouvelle agence de mannequin, le coupa Mr. Porc-épic.

Et plus vite qu'une mère de famille devant des soldes sur les produits surgelés, ils tournèrent les talons et sortirent de la boutique. Au moment où Allan refermait la bouche, le « Driiiing » particulièrement détestable de la porte d'entrée se faisait entendre. Okay. Il allait mourir. Enfin, dans une heure exactement, il pourrait donner son testament. Non seulement il allait devoir aller livrer ce carton de journaux, sinon il n'aurait aucun paiement d'aucune sorte mais en plus...il allait devoir aller dans un immeuble dont les gens travaillaient tous dans le milieu de la mode. Il n'y était jamais allé bien sûr, mais ça ne l'empêchait pas de savoir ce qui se trouvait dedans. Et la chose en question ressemblait fortement à une fosse aux lions pleines de prédateurs qui le dévoreraient à la moindre occasion. Le pire était que sa vision des choses n'était pas vraiment fausse. Il allait le découvrir exactement cinquante-huit minutes et trois secondes plus tard quand à peine franchi les portes en verre de l'immeuble, les bras encombrés et la vision occupée par le carton, on lui fit un vil croche-pied. La suite fut d'une logique pure et simple : il s'étala majestueusement de tout son long sur le sol bien ciré du hall d'accueil et le contenu de son carton décida lâchement d'aller recouvrir le parquet en guise de nouvelle décoration. Bref, on pouvait pas faire pire. Un rire retentit alors sur sa droite, rire qui se coupa brusquement quand un bruit de chute suivit d'un juron se fit entendre.

- Patron ! S'écria la voix et des bruits de courses résonnèrent dans le hall.

Ah si, on pouvait faire pire.

Allan se releva avec quelques difficultés en grimaçant et en se massant copieusement le postérieur. Lui, personne ne l'avait aidé à se remettre sur pied bien sûr. Il posa les yeux sur la personne qui avait failli se casser une patte ou deux par sa faute et en resta cloué sur place. Il était ce qu'on appelait communément un « canon ». Grand, avec un corps bâti par des heures de musculation sans être trop imposant, juste dans les bonnes doses, il portait l'un de ses costumes noirs et chics qu'on voyait souvent dans les magazines. Et pas souvent dans une petite boîte de free-lance mais bon, ne nous attardons pas sur les détails. Il avait des cheveux blonds dans le style doré, pas vraiment courts mais pas très longs non plus. Ils étaient attachés en une petite queue de cheval dont dépassaient quelques mèches rebelles qui frôlaient parfois ses joues et parfois son front. Sa peau était légèrement bronzée et on voyait les restes d'une trace de lunette de ski autour de ses yeux...des yeux gris clair d'ailleurs, vraiment clairs et qui vous mettaient légèrement mal à l'aise. Bref, il était beau, très beau. Si les jumeaux qu'il avait rencontré plus tôt étaient les « ténèbres de la mode », lui en était certainement la lumière. Le côté aimable et chaleureux de la chose, celle qui vous mettait tout de suite en conf...

- Vous pourriez vous excuser quand quelqu'un tombe à cause de votre maladresse et de votre négligence, asséna une voix froide, aussi coupante qu'un fil de rasoir et glaciale qu'un iceberg.

...iance ? Il cligna des yeux et son moi intérieur lui secoua vivement les neurones. Premièrement, il devait vraiment récupérer une tronçonneuse, il en avait cruellement besoin. Deuxièmement, il devait arrêter de partir dans son « monde » et d'imaginer trop de choses qui se révéleront pour la plupart fausses. Il avait parfois l'esprit qui ne tournait pas très rond. Et enfin troisièmement, finir au plus vite son testament pour que quelqu'un puisse le remettre à ses parents une fois qu'il aurait trépasser en prison après y avoir été enfermé pour avoir fait un remake de massacre à la tronçonneuse dans une agence de free-lance. Amen. Mais pour le moment, la méthode la plus simple restait : inspiration, expiration, détend toi et fait un beau sourire, reste zen. Aller, petit sourire colgate et voix désolée plus yeux de chat botté adorable tout droit sorti de Shreck, aucune chance qu'il ne lui pardonne pas...si ?

- Je suis désolé Monsieur mais j'ai trébuché sur...quelque chose.

Pour ne pas dire, sur le pied de l'un des jumeaux que vous employez et qui semble être la réincarnation de Satan lui même, enfin l'une, vu qu'il ne fallait pas oublier son frère qui le regardait avec un petit sourire moqueur. Le patron haussa un sourcil d'une manière on ne peut plus snob et énervante tant elle semblait montrer qu'il ne vous accordait aucun intérêt.

- Certes. Mais vous devriez regardez où vous marchez la prochaine fois...

Allan espérait vraiment qu'il n'y aurait pas de prochaine fois mais mieux valait ne rien dire. Son interlocuteur semblait être parti dans un monologue qui lui tenait particulièrement à cœur.

- Bon, sur ce, j'ai du travail. Veuillez disposer vous et votre...marchandise.

Ou peut-être pas en fait...Le patron au physique de mannequin et à l'attitude hautaine tourna promptement les talons puis s'éloigna sans un regard en arrière. Allan s'autorisa un bref soupir avant de se pencher pour ramasser les journaux toujours étalés sur le sol. Tout le monde était retourné à ses occupations en se désintéressant totalement de sa personne une fois son altercation avec leur supérieur finie. Enfin, il restait quand même deux personnes. Porc-épic avait rejoint pull rayé pour observer avec une pure délectation sur le visage le pauvre employé ramasser sa marchandise en se collant bien sûr une honte de tous les diables. Ça, notre jeune homme le vit parfaitement en se redressant et en croisant leurs prunelles moqueuses. Bon sang, ce que la vie pouvait être injuste parfois.

Enfin, surtout avec les pauvres employés à mi-temps de librairie-café qui avaient tout juste dix-neufs ans et qui n'avaient pas fait d'études supérieures, ne trouvant aucun domaine qui les passionne vraiment. Ce qui le passionnait vraiment c'était le chocolat chaud et les livres, surtout les livres en fait, mais le mélange des deux était un pur plaisir. Son job lui convenait donc très bien. Sa vie était simple et monotone mais ça lui allait aussi très bien. Il n'était pas quelqu'un de très compliqué au fond. Alors pourquoi fallait-il qu'il ait une poisse pareille hein ? Il ne put empêcher un soupir de franchir ses lèvres quand ses yeux tombèrent de nouveau sur la première page. Vite, reposer le journal dans sa boîte où il aurait envie de le brûler vif lui, et le reste de ses congénères. Allan fourra rapidement le tout dans la dite boîte et la souleva pour aller la poser quelques mètres plus loin sur le comptoir de l'accueil. Il se tourna ensuite vers les deux jumeaux, les bras croisés sur le torse et ne cachant pas son agacement. Quand il parla sa voix fut « légèrement » sèche et son sourire un tantinet crispé.

- Ces messieurs désirent-ils autres chose ou je peux m'en aller et envoyer ensuite la facture ?

- Oh regarde frérot ! C'est le résultat du concours d'hier soir, c'est Cédric qui a gagné ! Je te l'avais dis espèce de médisant, tu me dois dix euros, jubila pull rayé en attrapant un journal.

Son frère marmonna une réponse intelligible en retour et brusquement ses prunelles noires s'illuminèrent quand il les posa sur la photo en première page. Il pointa alors le doigt dessus comme si c'était la chose la plus importe au monde.

- Qui est ce mec ?! Non mais tu as vu la tête de son modèle ? C'est un pur canon !

- Hein ? Vraiment ? Demanda pull rayé en regardant lui aussi la photo. Ah oui tu as raison !

Et ils partirent ainsi dans une discussion sur l'identité du mystérieux mannequin qui avait été le modèle de Cédric, célèbre coach en relooking, il n'y avait d'ailleurs que les stars ou célèbres mannequins pour en bénéficier. Ses prix étaient bien trop onéreux pour le « peuple » et il avait un emploi du temps chargé. Bref, c'était une personne très en vogue en ce moment dans le monde de la mode. Même Allan le savait, même s'il avait une bonne raison pour ça, enfin, passons. Voyant qu'on avait plus besoin de lui, il sortit rapidement de l'immeuble. Il n'avait franchement pas envie de s'attarder et sa petite drogue lui manquait. Sa tasse de chocolat devait être froide d'ailleurs maintenant, et son livre surement rangé par une bonne intention d'Isabelle. Elle et ses bonnes intentions...il avait deux mots à lui dire à ce sujet. Plus jamais il ne lui laisserait prendre une matinée de congé en semaine. Sinon, il n'y survivrait pas.

Le jeune homme aperçut par pur hasard son reflet dans une vitrine. Ce qui le fit stopper net devant la glace, perplexe. Les gens de l'agence et les jumeaux l'avaient vraiment dévisagé avec dédain et moquerie, était-il si mal fagoté que ça ? Il voyait devant lui un jeune homme assez grand avec une masse impressionnante de cheveux noirs d'une teinte terne par manque de soins capillaires. Perpétuellement emmêlés et d'une allure toujours peu reluisante, mal coupés, ils lui tombaient souvent sur le visage. Non, tout le temps en fait, ils lui mangeaient la moitié de la figure. Et si cela ne suffisait pas à cacher sa tête, ses grosses lunettes à monture marron qui devait dater de quelques siècles, le faisait. En dessous, il y avait deux grands yeux verts mais impossible de les voir avec tout ça devant. Sa peau, pour le peu qu'on voyait, était d'une pâleur effrayante. Forcément, à force de passer son temps à lire à l'intérieur...et ses vêtements étaient pour le moins, bah, comme dit plus tôt, pas à la mode du tout.

Une chemise immonde à carreaux rouges, avec le côté droit seulement rentré dans le pantalon, le dit pantalon était un jean déchiré mais pas de manière stylée et recouvert de taches de peinture. Il recouvrait en grande partie des baskets d'un modèle archaïque. Et qui devaient avoir été blanches dans une autre vie, là, elles étaient d'un gris moche et sans saveur. Allan soupira. Bon, ok, il devait l'admettre. Il avait une allure misérable de parfait plouc mais lui, elle ne la dérangeait pas. Donc si ça ne plaisait pas aux autres, tant pis. Il n'aurait pas à s'en inquiéter, personne ne venait le critiquer derrière le comptoir de la librairie. Les gens préféraient parler de livres plutôt que de deviser sur l'apparence d'autrui. C'est donc d'un pas léger et le moral remonté de nouveau à bloc qu'il passa les portes de son lieu de travail. Sauf qu'une surprise de taille l'attendait...

- Tu es viré, annonça son patron à peine un pied posé sur le parquet de bois.

- Quoi ? Mais...mais pourquoi ? Bredouilla le pauvre jeune homme, complètement perdu.

Son patron, un homme d'une quarantaine bien tassé au sourire amical et au caractère de gentille figure paternelle se tourna vers lui avec un regard désolé.

- Je suis désolé mais je n'ai plus les moyens de payer un employer à mi-temps, tu sais, l'augmentation des impôts et l'ouverture d'une grande surface vendant des livres à prix bas ne font pas bon ménage avec ma modeste boutique. Je ne tiens pas la comparaison.

Allan baissa la tête, ce n'était pas la peine d'argumenter contre ça. Il n'y pouvait rien.

- Mais j'ai une bonne nouvelle, je sais qu'on embauche pas loin d'ici des gens comme toi, à mi-temps. C'est en plus pas trop loin de chez toi.

Le jeune homme lui fit un pauvre sourire, content néanmoins de retrouver un travail. Mais son sourire disparut aussi vite que neige au soleil quand il se retrouva devant l'adresse donner par son ancien patron. La boîte de free-lance...non, c'était une blague ? Il ne pouvait pas être maudit à ce point quand même ? Ses yeux verts se posèrent alors sur un avis de recherche. Hé bien si, il le pouvait. La vie était injuste. Et lui, il avait la poisse. Son existence tranquille était désormais révolue, il en était sûr. Et il ne pouvait pas imaginer à quel point il avait raison...


A suivre...

Par Youn - Publié dans : Crazy Chocolate (Humour)
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Vendredi 19 juin 5 19 /06 /Juin 10:47


Héhé vu le thème de ce blog, vous pouviez pas y échapper ! Une jolie image qui donne faim, enfin personnellement. Non mais comment ils arrivent à prendre d'aussi belles images de simples friandises ? Tsss.

Bon vu que tout le monde se fiche de mes questions existencielles, voici la suite !
Même si ça, beaucoup doivent s'en ficher aussi, hinhinhin...



Chapitre II : Il faut se méfier des câbles. Et des microbes...



Il avait vraiment besoin d'une tasse de chocolat chaud, là, tout de suite et maintenant.

Il était à deux doigts de craquer, il le sentait. Après s'être maudit pendant environ une dizaine de minutes puis tenté de se suicider en se frappant le front très (très) fort contre la porte vitrée, une personne, visiblement inquiète pour sa santé (autant physique que mentale vu la tête qu'elle avait tirée) l'avait fait entrer. C'est ainsi que comme un pauvre péon il se retrouvait à attendre sur une chaise en plastique d'une couleur douteuse avec l'imprimé d'embauche (donné plus tôt par son ancien patron) dans la main à...attendre, quelque chose. Même s'il ne savait pas quoi. En fait, il ne comprenait même pas pourquoi il était encore là au lieu d'être enfoui très profondément sous sa couette avec dans les bras son lapin en peluche adoré. Bah quoi ? Roh, me dites pas que vous n'avez pas gardé un seul de vos jouets d'enfants vous ? Tout le monde avait son petit « truc » de gamin caché dans sa chambre. Et lui, c' était sa peluche de lapin, blanc le lapin. Enfin bref, il avait envie d'être tout sauf ici. Mais son bon sens avait choisi de tirer la sonnette d'alarme. Pourquoi le faisait-il toujours aux mauvais moments hein ?

Enfin bref, il avait soupiré et avait accepté son funeste sort. Il avait besoin d'argent, ou plutôt sa mère en avait besoin. Elle n'avait pas de travail et restait à la maison et son père ne gagnait pas grand chose de son côté. Les fins de mois n'étaient jamais évidentes et pouvoir apporter un peu plus d'argent dans la balance était toujours appréciable. Et puis les aider était un peu pour se faire pardonner de ne pas avoir poussé plus loin ses études. Non pas que ses parents lui avaient reproché, bien au contraire, ils étaient totalement avec lui quoi qu'il fasse mais...il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir légèrement coupable. Donc il travaillait à mi-temps, rapportait son salaire à la maison et pour le reste, passait tout son temps libre ou presque à aider sa mère aux tâches ménagères. Il faisait le maximum pour la soulager un peu, c'était une femme qui avait beaucoup donné dans sa vie et qui méritait bien de se reposer.

Pour résumer : il avait gravement besoin de ce travail. Il ne restait plus qu'à espérer que l'embauche concerne un autre service que celui des jumeaux ou du patron froid comme un glaçon...Et à espérer surtout qu'il existe plusieurs services dans cette agence. Pour être honnête, il ne savait presque rien sur cet endroit et n'aurait jamais pensé y mettre les pieds. Alors deux fois encore moins...mais bon, il était maudit depuis ce matin alors il n'y avait aucune chance pour que cela s'arrête non ? Il s'était fait une raison. Une voix aigüe de femme résonna soudainement dans le hall, le faisant sursauter assez violemment sur sa chaise. Alors bon, qu'est-ce qui se passe encore...?

- Où est passé notre épouvantail ? Ça fait deux heures qu'on l'attend...deux heures ! Non mais vous vous rendez compte ?! Ah ! Le voilà ! Hé bien ce n'est pas trop tôt !

Quoi ? Non mais il devait rêver là...hein ? Elle n'était pas en train de se diriger vers lui d'un pas décidé et avec un air furax peint sur le visage, si...? Une fois arrivée à sa hauteur, elle lui agrippa le bras et le tira hors de son siège avec une force impressionnante pour une carrure si frêle. Puis, elle se mit à le traîner tout le long du hall pour franchir avec lui les portes de la sortie. Bah si en fait, c'était bien à lui qu'elle s'adressait. Combien d'ennuis pouvaient tomber en une journée sur un être humain exactement ? Il venait d'inscrire un nouveau record là, il en était sûr. Il tenta de bredouiller une réponse, une protestation quelconque mais...elle ne l'écouta pas un instant, pestant contre le photographe qui était apparemment qu'un stupide mâle au cerveau sous-développé, enfin, d'après elle. C'est donc dans un état second de profonde déprime qu'il arriva devant un grand immeuble de verre où se tenait souvent des shooting pour de grand magazines de mode. Bref, un lieu où il n'avait vraiment rien à faire. Mais la jeune femme métisse à la peau caramel et aux jambes interminables ne semblaient pas l'entendre de cette oreille.

Tout en manquant de lui transpercer la peau de ses ongles manucurés et pointus, elle lui tira le poignet et le tira à sa suite tandis qu'elle passait les doubles portes. Elle dédaigna royalement la question du réceptionniste et écrasa littéralement le bouton de l'ascenseur. Quelques étages et une musique énervante passée en boucle plus tard, l'étrange duo se retrouvait dans une pièce où les gens courraient en tous sens. Appareils et décors étaient en place, les photographes aussi apparemment et la plupart des mannequins. Mais il semblait manquer un petit quelque chose. Son « accompagnatrice » lui prit le bras et interpella une maquilleuse qui passait par là. Celle-ci s'arrêta en dérapant, les yeux exorbités, visiblement stressée au possible parla voix plus qu'autoritaire de la femme métisse.

- Le maquillage et les habits sont plutôt pas mal mais j'aimerais quelques retouches sur le visage. Virez moi ses lunettes, elles ne font pas assez authentique et...Hum, non, finalement, changez tous ses habits. Ils font un peu trop misérable, même pour un épouvantail.

- B-Bi-Bien ma...ma-madame ! Bégaya la jeune employée avant d'attraper vivement le poignet de notre pauvre héros qui n'avait apparemment pas son mot à dire dans l'affaire.

C'est ainsi qu'il se retrouva dix minutes plus tard le derrière posé sur un tabouret devant une table envahis de produits cosmétiques en tous genres. Ils se trouvaient dans une pièce adjacente à celle du shooting et qui avait été reconvertie en loge/débarras de costume pour l'occasion. Même si le balai oublié dans un coin trahissait sa vraie fonction. La maquilleuse était tellement nerveuse que son bras tremblait et l'inévitable finit par arriver. Elle renversa une lotion quelconque qui se répandit à moitié sur le t-shirt d'Allan tandis que l'autre moitié finissait sur le sol. La jeune femme se plaqua la main sur la bouche, horrifiée.

- Oh ! J-je su-suis dé-déso-désolé ! Je vais vous cher-chercher les affaires de re-rechange tout de sui-suite ! Attendez m-moi là je ne se-serais pas lon-longue !

Et elle détala à toute vitesse dans la direction opposée, la porte claqua à son passage, laissant seul notre petit brun aux yeux verts. Sauf qu'il y avait un tout petit détail qui n'allait pas. Ses lunettes, elle les lui avaient enlevées. Et il n'avait aucune idée de l'endroit où elle les avait posées. Le problème était que sans, il ne voyait strictement rien. Une vraie taupe...Ce qui pouvait légèrement être gênant quand vous essayiez d'enlever votre t-shirt plein d'un produit particulièrement odorant qui commençait sérieusement à vous coller contre sur la peau. Tout à ses tentatives d'enlevage de chemise, il ne vit donc pas la personne qui venait d'entrer dans la pièce. Un certain Mr. Pull rayé soupira, pourquoi devait-il faire passer le message ? Il était standardiste, pas pigeon voyageur. Bien que peu de monde semblait faire la différence dans cette agence.

Et le stagiaire qui faisait passer les messages avait eu la mauvaise idée d'attraper une stupide varicelle. Qu'il avait en plus filée au mannequin de remplacement qu'ils devaient fournir à l'agence pour leur shooting d'aujourd'hui. Il était donc là pour les prévenir que cela ne serait pas possible. Mais pas moyen de mettre la main sur la responsable alors il était venu la chercher ici. Ce qui était sûr, c'est qu'il ne s'attendait pas à voir une chose pareille. Devant lui se trouvait l'un des torses les plus alléchants qu'il avait jamais vu de sa vie. Et pourtant ce n'était pas faute d'avoir maté tous les magazines people existants, il en avait vu des corps sublimes mais là...PAF ! Mais il ne put prolonger plus longtemps son examen car la porte venait d'être brusquement ouverte derrière lui et de lui frapper avec enthousiasme la tempe droite. Résultat ? Il s'écroula derrière sans un bruit et sans que personne ne le remarque.

La maquilleuse, des vêtements plein les bras, bégaya de nouvelles excuses en voyant Allan se dépêtrer avec son t-shirt. Et c'est légèrement rougissante qu'elle l'aida à enfiler la nouvelle tenue. Le jeune homme brun se laissa faire sans même un soupir, puisque que tout le monde se trompait sur son compte, autant jouer le jeu jusqu'au bout. La jeune femme reprit son maquillage, le bras un peu moins tremblant, elle semblait s'être calmée pendant sa brève absence mais alors qu'elle ajoutait la dernière touche, la porte s'ouvrit de nouveau avec fracas. La femme métisse de tout à l'heure arriva d'un coup et leva les bras aux ciel en s'écriant :

- On annule tout ! Le mannequin qui devait jouer le vampire vient de trébucher sur un câble et de se fouler la cheville ! Sans lui, impossible de faire la séance, on va devoir tout reporter à demain en espérant trouver un remplaçant d'ici là. Et en plus, notre relookeur vient de nous lâcher avec un prétexte aussi bidon que l'enterrement d'un cousin éloigné ! Non mais vraiment !

La maquilleuse, surprise par l'intrusion et la voix aussi énervée que désespérée de sa patronne, sursauta en poussant un petit cri de souris, manquant de faire tomber encore une fois une lotion. Tout en bloquant de sa main le dit flacon, Allan eut soudain une idée. Il allait devoir travailler pour cette agence de free-lance non...? Alors autant commencer tout de suite. Il demanda d'une petite voix ses lunettes à la jeune femme qui trop heureuse de pouvoir se détourner de la colère de la métisse, les lui donna avec plaisir. Il les posa bien à leur place sur son nez et se leva, un peu gauche d'être rester autant assis et tourna la tête vers ce qui était visiblement la « chef ».

- Je peux peut-être vous aider mademoiselle, commença-t-il d'une voix douce, comme pour apprivoiser un animal sauvage prêt à mordre, ce qui n'était pas loin de la vérité. Je travaille pour la boîte de free-lance que vous avez sous contrat...

Elle lui décocha un regard perçant signifiant que c'était l'évidence même vu qu'il était là mais il ne se découragea pas et continua son petit discours.

- Et nous pourrions peut-être vous aider. Je connais un ami relookeur qui pourrait venir vous aider demain et venir avec un mannequin, pour remplacer le vampire je veux dire.

- Hum...murmura la jeune femme métisse en croisant les bras sur sa poitrine, visiblement intéressée. Et tu es sûr de pouvoir les amener tous les deux demain à la bonne heure ?

- Heu...Je ferais de mon mieux en tout cas oui, répondit-t-il.

Elle décroisa les bras et tourna les talons, elle avança jusqu'à la porte et posa sa main dessus.

- Très bien. Nous n'avons pas vraiment le choix de toute façon, je te laisse jusqu'à demain, midi, pour venir avec tes « amis » au studio, même pièce que maintenant. Ne soit pas en retard.

Et elle partit comme ça, sans un mot de plus, en claquant la porte. Allan respira brusquement un grand coup, il avait eu le souffle coupé pendant quasiment toute la discussion et ce, sans s'en rendre compte. Il était à la fois soulagé et anxieux, dans quoi venait-il de s'embarquer...? Après avoir dit au revoir à la jeune maquilleuse qui avait bredouiller un bref « A demain », il se retrouva tout seul dans la rue, à marcher vers chez lui. Il venait de s'engager au nom d'une compagnie auprès de l'un de leur employeurs alors qu'il n'était même pas encore employé par la dite compagnie. Urgh. Il était franchement mal barré. Il ne lui restait plus qu'à vite réparer cette situation et par réaliser vraiment ce qu'il avait promis. Tout en gravissant les marches de sa maison, il pensa brusquement qu'il avait oublié quelque chose...puis il haussa les épaules, non, ça ne devait pas être très important.

Alors qu'il ouvrait la porte, un certain jeune homme asiatique se réveillait avec un mal de crâne d'une rare intensité. Il parcourut la pièce du regard mais aucun torse divin à l'horizon. Ce n'était qu'un rêve alors...? Oula. Plus jamais d'alcool avant le déjeuner, ça ne lui réussissait décidément pas. Il se releva et rentra à l'agence où son frère jumeau devait l'attendre. Il venait lui aussi d'oublier quelque chose de primordial, la raison même de sa venue, mais ça, il ne s'en rendrait compte que demain vers la fin de la matinée...Allan entra d'un bon pas dans le salon et tout en déposant une bise sur la joue de sa mère lui demanda si elle n'avait pas vu son téléphone portable.

- Tu rentres bien tôt mon chéri ! S'exclama la femme, ravie, en enlaçant brièvement son fils. Mais si, tu ne te souviens pas ? Tu l'as mis à charger dans le couloir, sur la prise à côté de la bibliothèque, tout prêt de la chambre de ton père.

- Ah oui c'est vrai ! Merci maman, dit-il en tournant rapidement les talons.

- Oh. Tu sembles bien pressé, tu as un appel urgent à passer ? Une petite amie peut-être ?

Devant le regard brillant et le sourire joyeux de sa mère, le jeune homme leva les yeux au ciel.

- Mais non voyons Maman ! Je n'ai pas de petite copine, combien de fois devrais-je te le répéter ? Et non, je n'ai pas l'intention de me mettre avec Isabelle.

- Quel dommage ! Cette petite est tout à fait adorable et vous formeriez un si joli couple !

- Maman...Je ne dis pas qu'elle n'est pas gentille mais...ça ne colle pas tu comprends ? Et je préfère me concentrer sur mon travail à mi-temps plutôt que de flirter.

- Je comprends mais mon chéri tu ne devrais pas négliger ta jeunesse comme ça...c'est à nous de travailler, pas à toi, profite un peu de la vie. Tu en as bien le droit.

- Oui oui, j'y penserais maman ! C'est promis ! Lança-t-il en courant jusqu'au couloir.

Sa mère lâcha un petit soupir puis fit un doux sourire avant de se remettre à sa vaisselle. Les enfants grandissaient décidément bien trop vite, mais c'était la vie. Pendant ce temps, Allan attrapait vivement son téléphone portable. Ses doigts survolèrent littéralement le clavier, composant un numéro qu'il n'avait pas utilisé depuis bien longtemps. Et pourtant, instinctivement, il s'en souvenait parfaitement. Il n'avait même pas besoin de le chercher dans l'annuaire. Il mit le téléphone contre son oreille et attendit...Bip...bip...bip...

- Allo ? Fit alors la voix d'un homme avec dans le fond de nombreux parasites. Je suis désolé mais là je suis en plein travail. Si vous pouviez rappeler plus tard...Et je ne sais pas comment vous avez eu ce numéro mais c'est une ligne privée. Pour prendre rendez-vous, il faut utiliser le numéro qui est noté sur les brochures, mer...

- C'est moi...Cédric, l'interrompit alors Allan pour éviter que son interlocuteur ne raccroche.

Il y eut un silence au bout de la ligne puis on entendit le bruit d'instruments qu'on repose en grande hâte, provoquant ainsi un boucan inimaginable.

- Petit frère ! S'écria la voix de Cédric d'un ton ravi. Ça faisait si longtemps que tu ne m'avais pas appelé ! Comment vas-tu ? Les parents se portent bien...?

- Oui, ça faisait un bail. Papa te maudit tous les jours et Maman tente de le calmer à chaque fois qu'il veut exploser un vase...Comme d'habitude quoi.

- C'est qu'ils vont bien alors ! Rit son interlocuteur...il y eut un silence puis il demanda d'une voix un peu plus basse : Ils me détestent toujours hein ?

- Maman a fini par te pardonner et elle voudrait que tu rentres à la maison mais papa...il ne l'a pas encore fait. Mais je ne désespère pas, tu sais juste qu'il est très têtu.

On entendit un soupir de la part de son interlocuteur mais la voix redevint ferme.

- Même si Papa me pardonnait, tu sais bien que je ne rentrerais pas à la maison. J'ai fais un choix et je le suivrai jusqu'au bout, tu sais bien que c'était mon rêve Allan...de travailler dans ce milieu. Et j'adore ça, mon job est le meilleur. Je n'en changerais pour rien au monde.

- Je sais frérot, je sais, dit Allan avec un sourire presque attendri. Et je ne t'ai pas appeler pour ton convaincre de rentrer, même si tu me manques aussi. En fait, j'aurais besoin de ton aide.

- Ah oui ? Demanda Cédric, intéressé, en s'appuyant contre sa table de travail.

- Oui, sans toi, ça risquerait de mal finir pour moi et j'ai pas envie de me faire décapiter...

- Allan, ne tourne pas autour du pot et explique moi clairement ! Je vais pas te mordre voyons.

Le jeune homme brun inspira un grand coup, changea son téléphone de main et commença à expliquer. En fait, il raconta tout depuis le début de cette journée maudite. Son frère ne l'interrompit même pas une seule fois, ni ne rit. Chose très rare chez lui, il semblait l'écouter avec un grand sérieux. Quand Allan eut fini son récit, il dit alors :

- J'ai un rendez-vous demain mais je vais l'annuler. Mon client n'en mourra pas et mon petit frère passe avant tout. Écoute moi bien, je vais t'expliquer maintenant ce qu'on va faire...

Son interlocuteur hocha la tête mais plus les explications de Cédric avançaient, plus il pâlissait. Pitié non, il plaisantait là hein...? Non, pas vraiment, jamais quand il s'agissait de boulot. Et merde. Il n'avait hélas pas le choix et puis en lui demandant de l'aide, il savait très bien à quoi s'attendre. Il continua donc d'écouter attentivement les directives données par son frère...

Le lendemain, aux environs de midi moins le quart et des poussières, dans un certain immeuble et dans un certain studio, une jeune femme métisse se rongeait activement les ongles. Elle jetait toutes les cinq minutes un coup d'œil à sa montre. Plus les minutes avançaient, plus sa manucure partait en fumée. Le petit épouvantail n'était toujours pas là, il avait pourtant promis. Sans lui et son aide, elle était fichue...fichue...Adieu sa belle carrière et son magnifique appartement ! Une voix interrompit brusquement ses réflexions et elle se tourna, prête à mordre et griffer l'opportun. Qui se révéla en fait être Pull Rayé et son jumeau. Alors que le premier allait ouvrir la bouche pour expliquer le malencontreux accident d'hier, qu'il avait totalement oublié après s'être fait agressé par la porte, un étrange raffut se fit entendre à la porte d'entrée. Le petit groupe se retourna d'un bloc et plusieurs exclamations fusèrent.

- Hé bien, ce n'est pas trop tôt ! Dit la jeune femme métisse en croisant les bras.

- Mon. Dieu. Mais c'est Cédric ! Que fait-il ici ? Pourquoi dans un studio aussi...?

- Bon sang ! Frangin regarde ! C'est le modèle du concours ! Le coupa Porc-Épic, halluciné.

Quelque part dans tout ce chaos, Allan poussa un profond soupir. Il était maudit, maudit....


A suivre...

Par Youn - Publié dans : Crazy Chocolate (Humour)
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Vendredi 19 juin 5 19 /06 /Juin 12:01


Bon aller, vu que la suite je l'ai déjà faite, je vous la met...bah en fait même avant de créer le blog j'avais déjà ses trois chapitres mais j'osais pas les montrer au " grand " public enfin bref...Voici la suite et remarquez comment je fais des super fins de la mort qui tue et des suspences à trois cacahuètes !

Au fait, vous savez pourquoi les pains des sandwich ils rebiquent ?
Comment ? Ca vous ait jamais arrivé ? Bah moi si en fait...aujourd'hui même ! Quand je regarde entre mes deux tranches je peux voir à travers car celle du haut est toute bombée, ça fait trop bizarre...O_O
Et un conseil, les faire griller au four c'est meilleur mais après ça devient super fragile alors faites pas comme une certaine débile et ne jouer pas avec pour voir pourquoi c'est bombé...
Sinon ça casse :x
Voilà c'était ma petite tranche de vie passionante !
A vous les studios et bonne lecture ! =)





Chapitre III : Les portes, ça fait mal.



Une fois tout ça fini, il se prendrait une bonne tasse de chocolat chaud.

Et il la savourerait lentement avec un pur soupir de bonheur. C'était une promesse solennelle qu'il se faisait à lui même. Depuis le coup de fil qu'il avait passé à son frère, Cédric, ça avait été un immense bazar. Ils avaient parlé des heures au téléphone pour tout préparer, à tel point que sa mère en passant dans le couloir avait gloussé plusieurs fois, pensant surement qu'il préparait un rendez-vous avec une potentielle petite amie. Mais autant ne pas la détromper, qui sait comment elle réagirait en sachant que son autre fils serait dans le coin le lendemain. Très tôt ce jour là d'ailleurs, ils s'étaient rejoints au parc municipal, près d'un petit café et d'un kiosque à journaux qu'ils fréquentaient beaucoup petits. A cette époque il se jetait sur les petites BD en tous genres et revues parlant d'écriture et son frère hé bien, sur les magazines people. Oui, leurs deux passions s'étaient éveillées à peu près au même moment et assez tôt. Ils n'avaient pourtant rien dis aux parents, non pas qu'une adoration des livres et l'écriture en général les auraient gêné mais c'était plutôt celle de Cédric qui aurait...Enfin bref, ce n'était pas le moment de ressasser tout ça.

Allan secoua la tête et se prépara de son mieux à ce qui allait suivre. Pendant que notre héros suivait un briefing mental particulièrement intense, la femme métisse allait serrer professionnellement la main du relookeur, qu'elle avait bien sûr reconnu. Malgré ça, elle ne perdit pas un instant son calme, c'était une femme habituée à ce genre de pression et puis, seul son travail comptait après tout. De leur côté, les jumeaux avaient tous les deux la bouche grande ouverte et leurs réactions étaient parfaitement synchrones. En premier, ils avaient écarquillé les yeux, puis secoué la tête, s'étaient activement frotté les yeux pour voir s'ils ne rêvaient pas et maintenant ils bavaient jusqu'à terre en détaillant le mystérieux mannequin. Ils étaient tous les deux bisexuels, mais nul doute que vu le physique de l'inconnu, même un hétéro pur jus l'aurait trouvé tout à fait canon. Et aurait éloigné très vite sa copine mais ce n'est pas le sujet. Il était grand, normal vous aller me dire pour un mannequin et portait une longue veste noire doublée de violet qui tombait jusqu'en dessous des reins. C'était le costume du vampire qu'avait emprunté Cédric très tôt ce matin aux maquilleurs pour pouvoir préparer à son gré son modèle pour tout à l'heure.

Un pantalon noir, plus que moulant, mettait en valeur de longues jambes presque interminables, n'importe quelle femme en aurait été jalouse. Mais ce n'était pas pour ça que l'homme était efféminé. Même s'il était bâti assez finement, on ressentait bien la touche sauvage du Mâle. Ses cheveux blonds étaient longs, très longs, et devaient au moins lui atteindre les fesses. Très jolie les fesses d'ailleurs...ils étaient d'un blond assez pâle, presque blanc et visiblement, ce n'était pas une perruque, surement une décoloration. Sa peau qui devait ne pas être très bronzée en temps normal avait été bien sûr blanchie avec diverses poudres pour le shooting, les vampires bronzés n'étant pas encore très communs. Ah et il fallait noter que la veste était ouverte et que bien sûr, il n'y avait pas de chemise en dessous. Ce qui donnait l'occasion à nos deux jumeaux de pouvoir mater autant qu'ils le voulaient un torse vachement intéressant. Quand ils réussirent enfin à s'en détacher, leurs yeux noirs tombèrent sur le visage du modèle. Rien à dire, il semblait parfait de partout. Bon d'accord, son nez n'était pas vraiment petit mais lui donnait du caractère, comme un trait brut et sauvage.

Ses yeux étaient bleu marine et d'une taille assez impressionnante, ce qui donnait un regard assez intense. Surtout qu'il semblait les regarder avec une fureur qui ne faisait qu'augmenter son étrange pouvoir d'attraction...ses lèvres étaient pincées et réduites à une fine ligne carmine. Nos deux amis asiatique tiquèrent brusquement et sortirent enfin de leur contemplation. Pourquoi les regardait-ils comme ça ? Ils avaient fait quelque chose de mal ? Impossible, ils n'avaient même pas bougé depuis son arrivée. Les deux frères se lancèrent un regard interrogatif, pensant exactement la même chose au même moment. Un peu gênés quand même, ils tournèrent alors leur regard dans la direction de Cédric, le célèbre relookeur.

Oh bien sûr ils savaient à quoi il ressemblait pour l'avoir vu en photo dans des magazines mais le voir en vrai c'était un peu autre chose. Il n'était pas vraiment beau mais tout le monde s'en fichait, ce qui intéressait les gens c'était son talent. Et puis, il avait le « Style ». Sa silhouette était fine et élancée, un peu comme une grande allumette, pas vraiment musclé, il devait préférer une bonne paire de ciseau à une paire d'altères et personne ne lui en voulait pour ça. Ses cheveux étaient coupés un peu n'importe comment et de nombreuses mèches lui tombaient devant le visage mais le connaissant, c'était fait exprès. Sa chevelure n'était pas très longue et chose particulière, elle était d'un bleu électrique assez flashy qu'on remarquait de loin. Ses habits pour le moins excentriques ainsi que son maquillage s'accordaient parfaitement avec cette couleur pour le moins inhabituelle. Par dessus un t-shirt sans manche bleu marine était enfilé un grand manteau noir avec autant de poches intérieures qu'on pouvait en caser dans ce genre d'habit.

Elles étaient bien sûr remplies d'accessoires divers et variés qui lui servait à faire son boulot, ça allait du sèche cheveux à la lime à ongle en passant par le tube de vernis à paillettes. Sa peau pouvait certainement rivaliser avec la blancheur du vampire et si on connaissait les liens de sang entre Cédric et Allan, on pouvait très bien voir la ressemblance de leur pigmentation. Par contre, impossible de voir ses yeux et une bonne partie de son visage car le relookeur portait de grandes lunettes de soleil. Oui, porter des lunettes noires à l'intérieur est profondément inutile mais c'était visiblement un caprice de « star ». En fait c'était surtout pour cacher un petit quelque chose qui pourrait être gênant si les gens d'ici s'en apercevait. Pour le reste du visage comme dit plus tôt, il n' était pas vraiment beau mais avait son charme à lui. Les motifs de son pantalon étaient étranges, ils semblaient osciller entre les carreaux et les losanges, le dit pantalon tombait d'ailleurs carrément sur des chaussures noires parfaitement cirées.

- Il est temps de s'y mettre les enfants ! Bon sang mais ne restez pas plantés là comme des piquets, on a une montagne de boulot qui nous attend et seulement cinq heures pour tout finir ! Allez, hop, hop, on se bouge, on se bouge ! Toi le vampire tu vas au maquillage avec ton relookeur pour les dernières retouches ! Dit la jeune femme métisse d'une voix forte en désignant du doigt le mannequin, puis, elle se tourna vers les jumeaux. Vous, ne restez pas dans le passage, je ne sais pas qui vous êtes mais puisque vous êtes là, vous allez aider ! Aller voir l'éclairagiste, je crois qu'il a besoin d'aide pour transporter les spots.

Un ange passa très lentement...voyant que personne ne bougeait, elle reprit :

- On peut savoir ce que vous attendez ? Au boulot ! Cria-t-elle, les poings sur les hanches.

Tous s'ébranlèrent dans un même mouvement, même Cédric, personne n'osait contredire une femme aussi autoritaire, surtout que ses ongles semblaient pouvoir vous embrocher sur place. En voyant tout se mettre en place comme elle le souhaitait, elle eut un grand sourire, plus carnassier que charmant et jeta un coup d'œil à sa montre : midi pile. Hé bien, finalement, il avait réussi à le faire à temps et le shooting commençait à l'heure prévue, tant mieux. Il y avait comme d'habitude toujours trop de boulot par rapport aux délais donnés mais bon ça c'était habituel dans ce milieu. Elle se dirigea donc assez souriante vers la seule personne qui n'avait pas bougé et lui mit la main sur l'épaule puis la tapota gentiment.

- Bon travail mon garçon. Je ne sais pas comment tu l'as fait, mais tu l'as fait et à l'heure en plus. Mais la prochaine fois, arrive plus tôt, ou mon esthéticienne va me faire une syncope à force de voir ma manucure ruinée. En plus, tu ne nous a pas ramené n'importe qui, j'ai cru que les deux clones qui se trouvent là-bas allaient nous faire une crise d'hyperventilation. Visiblement ils sont fans de Cédric et j'avoue que ce mec est doué dans son genre.

Tout en sortant un paquet de sa poche et en sortant une cigarette, elle demanda :

- Au fait petit, tu t'appelles comment ?

- Allan, dit ce dernier qui avait lâché un énorme soupir de soulagement quelques instants plus tôt. Il lui tint son briquet pendant qu'elle allumait sa cigarette et elle le remercia d'un bref hochement de tête. Elle en tira une longue bouffée avant de continuer sur sa lancée.

- Hé bien Allan, j'espère que nous retravaillerons ensemble, tu m'as l'air d'un garçon débrouillard. Je ferais part de mes impressions à ta boîte. Bon, aller, va te mettre aussi en place, on a toujours besoin d'un épouvantail je te rappelle...

Le jeune homme ne grimaça pas et s'exécuta rapidement sans protester. Il ne préférait pas trop aborder le sujet de la compagnie car il n'était toujours pas engagé après tout. Espérons que cette journée se passerait sans accroc, la pilule glisserait surement mieux. Quoi que vu le patron, c'était pas sûr mais bon il devait se concentrer sur l'instant présent. Quand il ouvrit la porte des loges, Cédric lui fit un signe rapide de la main et se pencha de nouveau sur la chevelure blonde de son modèle. Les jumeaux, en train de pousser un machin dont ils n'avaient aucune idée de la réelle nature, dans un coin, purent apercevoir avant que la porte ne se referme, le « vampire » faire un sourire éclatant au petit pouilleux.

Ce fait les choqua profondément et ils faillirent rentrer dans quelqu'un tant la surprise était grande. Quels étaient les liens que pouvait avoir cet énergumène avec un sens de la mode proche du néant et ce mannequin de haut niveau ? Il y avait quelque chose de louche là-dessous et ils le découvriraient. Ils se lancèrent un regard équivoque et hochèrent la tête de concert, ayant encore pensé la même chose exactement au même moment. Après avoir placé le bidule noir contre un autre, ils s'approchèrent à pas de loup de la porte des loges dans une attitude très mission impossible. Et surtout ridicule et pas discrète pour un sou, tout le monde les voyait. La jeune femme métisse leva un sourcil mais ne fit pas de commentaires, qu'ils fassent ce qu'ils voulaient après tout...elle, elle avait du boulot. Mais comme nous le savons, jamais rien ne se passe comme prévu dans cette histoire et donc...La porte des loges s'ouvrit brusquement et écrasa bien évidement le pauvre nez de porc-épic qui s'était penché pour écouter. Qui a dit que la curiosité était un bien vilain défaut ? Il aurait dû rajouter que ça pouvait faire assez mal aussi.

Pull rayé ouvrit grand les yeux et se précipita vers son frère qui se tenait le nez tandis que la personne responsable de ça sortait tranquillement de la pièce. Le modèle eut un sourire carnassier en voyant les dégâts qu'il venait de causer. Il s'excusa d'une voix tout sauf sincère et s'éloigna sans un regard. Les jumeaux le fusillèrent du regard, beau mais con. Un peu trop à leur goût et bon sang, qu'est-ce qu'ils avaient fait de mal pour mériter un tel traitement ? Heureusement une compensation et de taille, venait de franchir elle aussi la porte des loges. Pour le coup, porc-épic retira les mains de son nez et fixa le nouveau venu avec un sourire jusqu'aux oreilles. Allan. Mais un Allan avec un costume qu'on aurait cru tout droit tiré du magicien d'Oz. Tout l'attirail d'un charmant – façon de parler – petit épouvantail. Une salopette bleue en jean, une chemise à carreau orange immonde en dessous, des chaussettes blanches énormes et des chaussures qui devait au moins avoir trois tailles de trop. Et le must du must, une perruque de cheveux jaunes, ressemblant fortement à de la paille et bien sûr horrible. En voyant ça, les deux asiatiques se regardèrent pendant environ trois petites secondes. Juste le temps de craquer...puis ils explosèrent de rire, n'en pouvant plus. Notre héros prit alors une mine renfrognée qui ne fit qu'ajouter au comique de la situation. Les deux standardistes se tenaient les côtes désormais.

Le jeune homme releva la tête et leur passa devant avec toute la dignité qui lui restait, c'est à dire pas grand chose. Quand il atteignit enfin le « plateau », les deux jumeaux se tordaient toujours comme des baleines. Petite consolation, la jeune femme métisse, du « doux » nom de Jessica qui s'était présenté un peu plus tôt juste avant qu'il n'entre dans la loge, les apostropha violemment, les faisant sursauter. Allan retint un sourire, il l'aimait bien mais n'oserait jamais lui dire. Vu son caractère, qui sait comment elle le prendrait. Et il ne préférait pas prendre le risque d'une réaction inattendue. Reportant son attention sur le décors, il soupira. Il ne se sentait décidément pas à sa place ici. Mais il avait fait une bêtise et maintenant fallait l'assumer. Pour se consoler il se disait qu'après cette journée, s'il était finalement engagé, il serait surement une sorte de coursier pour toute l'agence. Un travail monotone mais bien tranquille, donc ça lui convenait parfaitement. Il se sentait vraiment pas très bien là, en plus, sa perruque le démangeait atrocement et ne sentait franchement pas la rose. Pourquoi avait-il fallu qu'il hérite du costume à la propreté la plus douteuse hein ? Maudite vie.

Il jeta un coup d'œil alentour voir si personne ne l'observait et la retira pour se gratter les cheveux. Ouf, ça faisait vraiment un bien fou...Sauf qu'un rire narquois résonna derrière lui. Il sursauta et remit en grande hâte la perruque, se retournant ensuite d'un bond vers la voix.

- Tu sais, commença avec un grand sourire et en croisant les bras pull rayé, ce costume te va à ravir. Mais même sans, je pense que tu aurais pu jouer ton rôle parfaitement.

Si les yeux pouvaient fusiller une personne, le pauvre asiatique serait déjà transpercé de partout en cet instant. Allan mit les mains sur ses hanches et le toisa, pas impressionné pour un sou. Timide, certes...mais il ne fallait pas abuser non plus, hors de question de se laisser faire !

- Je trouve ta pique particulièrement basse et mesquine, je me serais attendu à mieux de la part de celui qui m'a fait un croche-pied hier. Et où est passer ton frère ? Demanda-t-il, méfiant.

- Merci, je prend ça comme un compliment. Oh, tu l'as remarqué ? Cela me touche beaucoup, gloussa-t-il en posant la main sur son cœur et en papillonnant ridiculement des cils. Mon frère se fait réparer le nez à cause de cet abruti de mannequin. Il s'est levé du pied gauche ou quoi ce type pour être aussi violent ? On lui a rien fait à ce que je sache.

- Peut-être qu'il a deviné votre vraie nature au premier coup d'œil, proposa Allan avec un petit sourire carnassier. Suppôts de Satan...rajouta-t-il avec un regard noir.

Le standardiste plissa les yeux et le regarda d'un air méfiant qui disait clairement : tu viens de dire quoi là ? Son « adversaire » posa la main sur sa joue et papillonna à son tour des cils en prenant un air innocent du genre : Hein ? Mais j'ai rien dis moi voyons...

- Au lieu de faire les pitres, au boulot vous deux ! Cingla la voix « douce » de Jessica.

Les deux jeunes hommes sursautèrent de concert, ils ne l'avaient pas entendu arriver. Ils se lancèrent un dernier regard noir mais obéirent rapidement, personne ne voulait s'attirer les foudres de cette femme après tout. La métisse s'était pourtant déjà éloigné vers une autre « tâche » et empoignait par le col un « Imbécile atrophié du cerveau » qui avait laissé trainer un câble en plein dans le passage. Elle ne voulait surtout pas que l'incident d'hier se reproduise, au moindre bobo les mannequins en faisaient tout un plat alors pour une cheville cassée...et en plus, elle ne voulait pas retarder encore une fois le shooting. Ils ne pouvaient se le permettre. Après avoir secoué comme un prunier pendant deux bonnes minutes le pauvre technicien, elle le lâcha et l'abandonna à son sort pour aller inspecter le plateau. Elle attrapa du bout de ses doigts manucurés un éventail qui n'avait rien à faire là et frappa la tête d'un accessoiriste avec, lui ordonnant d'aller ranger ce truc et plus vite que ça !

Jessica croisa ensuite les bras et observa d'un œil critique le reste du personnel. Bien, tout était enfin en place. Elle fit un signe affirmatif au photographe qui se retint de pousser un soupir de soulagement et se mit tout de suite au travail. La jeune femme s'assit sur le bord d'une caisse et croisa ses longues jambes, surveillant attentivement tout ce qui ce passait de ses yeux chocolat. Le shooting se passa globalement sans accroche, le mannequin vampire semblait savoir ce qu'il faisait et Cédric veillait au grain. Allan n'avait pas vraiment grand chose à faire à part rester immobile dans un coin, c'était limite une pièce du décor. On lui demandait parfois de bouger un bras ou deux mais jamais plus. L'incident qui provoqua un sacré bazar arriva environ une heure avant la fin de la séance. Le personnel avait pris une toute petite pause de cinq minutes pendant laquelle le photographe avait parlé aux jumeaux en disant qu'il ferait bouger un peu l'épouvantail après la pause. Cette information leur donna bien sûr une idée particulièrement vile pour se venger du petit « paysan ». Porc-épic mettait l'accident de la porte sur le compte d'Allan et voulait donc lui faire payer le pansement sur son nez. Et puis, les deux standardises ne l'aimaient pas, tout simplement. Un tel non-sens de la mode était tout simplement intolérable, en plus, ça ne semblait même pas le déranger !

Ils lui tendirent donc un piège sous la forme d'un câble en plein sur sa route une fois le shooting repris. Sauf que tout ne se passa pas vraiment comme prévu, Jessica s'approcha bien trop près du fil et manqua donc de tomber. Pull Rayé pour empêcher ça, s'élança et la poussa sur le côté mais résultat il s'emmêla les pieds dans le câble et trouva comme seule accroche Allan qui passait par là. Les deux s'écroulèrent donc avec fracas sur le sol et dans un entremêlement de bras et de jambes assez chaotique. La main de l'asiatique se retrouva par hasard en contact avec la peau du brun et en plus il avait remonté un peu l'immonde chemise orange...ce qui donnait une scène assez louche. Bien que les deux étaient trop sonnés pour y penser. Ce fut la voix de Jessica qui les « réveilla ».

- Si vous vouliez vous peloter, vous auriez pu attendre la fin du shooting ! S'énerva-t-elle.

- Mais on ne se...commença Pull Rayé en fronçant les sourcils avant d'apercevoir où était placé sa main.

Il la retira vivement avec une pure expression d'horreur peinte sur ses traits fins. Mon. Dieu. Il venait de toucher quelque chose qui n'avait aucun sens esthétique c'était...HORRIBLE ! Totalement infâme, traumatisant, aberrant, il ne s'en remettrait jamais ! Il se releva d'un bond et courut aux toilettes pour désinfecter d'urgence sa noble mimine. Cinq frottages et lavages intensifs au savon suffirent à peine à lui rendre sa propreté « modienne ». Mais il ne pouvait pas y passer la journée et il devait se venger après tout...donc il ferma le robinet et sortit des WC. Il eut juste le temps de faire un pas en dehors de ces derniers avant d'entendre :

- Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ?! S'écria la voix d'un certain patron blond.

Allan sursauta et se retourna, tremblant...Oh non pas maintenant, ce n'était pas vrai ! Comment pouvait-il avoir une poisse pareille ? Il allait certainement y passer ce coup-ci...Et il n'avait même pas fini son testament !


A suivre....

Par Youn - Publié dans : Crazy Chocolate (Humour)
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Dimanche 21 juin 7 21 /06 /Juin 21:21



Vu que mes ragnagnas sont fini, voici la suite !
J'espère que vous l'aimerez même s'il se passe moins de truc que d'habitude on en apprend plus sur le comportement psycologique de certains des perso...et la vraie intrigue commence ! Enfin, intrigue, façon de parler...C'en est pas vraiment une mais disons que la vraie histoire débute maintenant...Fin je me comprend même si personne me comprend xD

Vous allez le voir de toute façon par vous même.
Je vous souhaite une bonne lecture à tous ! =)




Chapitre IV : « Promotions sur les cercueils en acajou de taille standard chez " Reposez en paix et plus léger ", profitez-en ! Elle ne durera pas longtemps ! »




- Vous êtes viré ! Beugla une voix glaciale mais surtout furieuse.

- Heu...Patron, il ne travaille pas pour vous, répondit une voix un peu hésitante.

- De quoi ?! Hurla le blond en retour avant de se retourner d'un bloc vers le futur condamné.

Allan soupira, il avait une impression bizarre de déjà-vu, combien de fois pouvait-on se faire virer de son travail en une semaine ? En plus comme venait de le dire Pull rayé qui s'était réfugié dans le dos de son frère pour se protéger de la fureur de son supérieur, il ne travaillait même pas pour lui. Le jeune homme soupira et se massa lentement les tempes tandis qu'une discussion animée entre plusieurs personnes se déroulait juste devant ses yeux. Pour comprendre la situation il fallait remonter seulement dix minutes plus tôt, juste après sa chute et à peine remis de cette dernière, le patron hautain et aussi charmant qu'un glaçon était arrivé en beuglant. Il semblait furieux et tenait à savoir pourquoi diable le shooting censé être annulé pour cause de manque de personnel se déroulait sans encombre et derrière son dos. Il ne se souvenait pas avoir fourni les remplaçants pour et d'apercevoir dans un coin l'un de ses standardistes n'avait pas amélioré la situation.

La plupart du personnel du plateau était figé, soit à moitié terrorisé soit n'arrivant pas à comprendre ce qui se passait pour pouvoir répondre. Allan dans un sursaut de courage et d'envie suicidaire s'était avancé et avait tenté d'expliquer ce qui se passait. Sauf qu'à peine prononcé les mots « C'est ma faute... » les mots « Vous êtes viré ! » avaient claqué comme un fouet et le commentaire involontaire de Pull Rayé qui revenait des toilettes n'avait rien arrangé. Et maintenant...? C'était surement pire, Jessica venait de s'en mêler, sortant les griffes, pas contente du tout qu'on interrompe SON shooting. Elle devait certainement savoir qui était l'homme qu'elle menaçait actuellement de ses ongles mais devait aussi s'en ficher : même si le président en personne était venu perturber son travail, elle l'aurait envoyé paître. La discussion tournait sérieusement en rond, personne n'osant intervenir et les deux parties se beuglant plus dessus que ne s'expliquant...il faut dire que quand on les voyait tous les deux face à face, on avait pas vraiment envie d'intervenir. Du moins sous peine de finir déchiqueté par les ongles de Jessica ou de congeler sur place face à la fureur glaciale des deux orbes grises de son « adversaire ».

- Je suis désolé de vous interrompre dans votre superbe joute verbale mais nous avons un shooting à finir. Bon nombre de gens sont présents et attendent en ce moment même...Pour les explications, vous devrez attendre la fin, intervint soudain une voix encore inconnue.

Les deux duellistes se retournèrent dans un mouvement parfaitement synchrone vers l'importun, ils le regardaient comme si ce dernier avait osé leur retirer un morceau de viande particulièrement appétissant. Le mannequin ne se démonta pas pour autant et les regarda de haut, même s'il ne dépassait pas le patron blond, son charisme pouvait facilement rivaliser avec ce dernier. Tandis que les deux hommes se toisaient, Allan se frappa le front du plat de la main. La situation ne s'arrangeait décidément pas...ce n'était qu'un simple changement d'adversaire. Il devait agir, ou ça n'en finirait jamais. Il respira un grand coup pour se donner du courage et s'avança, posant sa main sur l'épaule droite du « vampire ».

- Rohan...Commença-t-il d'une voix douce. Calmes toi...rajouta-t-il après un petit silence.

Cette intervention fit sursauter toutes les personnes présentes qui se tournèrent, intriguées, vers le jeune homme. Toutes sauf le concerné qui se décrispa légèrement au contact de ses deux mains sur ses épaules...Car oui, une autre personne était intervenue, Cédric. Et ce dernier avait fait exactement pareil que son frère mais sur l'épaule gauche. Les deux frères s'observèrent, ils ne semblaient même pas surpris d'avoir fait la même chose et d'avoir dit les mêmes mots, ce n'était pas la première fois que ça leur arrivait...par contre le faire ici n'était peut-être pas une bonne chose. Enfin, ils n'avaient pas vraiment eut le choix en même temps...Allan enleva rapidement sa main de l'épaule du mannequin, en espérant que personne ne se focalise trop sur cette étrange coïncidence. Heureusement Cédric prit la parole et détourna l'attention de presque tout le monde, oui, presque...Pull Rayé lui lança un regard étrange qui disait clairement qu'il ne le laisserait pas s'en tirer comme ça. Mais le jeune homme ne grimaça ni ne cilla et se tourna simplement vers le relookeur comme le reste des personnes présentes. L'asiatique grogna légèrement mais fit de même, il réglerait cette histoire plus tard.

Tandis que le styliste calmait la tension et rassurait les gens sur la suite, le dénommé Rohan s'était placé mine de rien comme un geste de protection, juste un peu devant Allan. Ce dernier écoutait son frère avec un petit sourire nostalgique, il avait toujours réussit à calmer les gens et ses parents avaient pensé à une époque qu'il ferait un bon psychologue mais ce n'était pas la voie qu'avait choisie leur enfant...ils n'avaient bien sûr pas compris son choix, vouloir faire carrière dans une branche aussi instable que le monde de la Mode alors qu'il aurait pu avoir un emploi stable les dépassaient totalement. C'était l'une des raisons de cet éloignement, mais il y en avait une autre tout aussi importante qui ne se trouvait pas loin d'ailleurs mais...

- Très bien, concéda finalement le patron blond en déserrant un peu les poings. J'attendrai la fin du shooting mais vous, dit-il en désignant Allan, je vous engage !

Le jeune homme ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose mais ne trouva rien, alors il la referma lentement mais son interlocuteur avait déjà continué sans attendre sa réaction.

- Et maintenant je vous vire ! Fut la phrase qui suivit immédiatement l'autre.

- Si cela vous amuse, vous pourrez le faire mais après le shooting s'il vous plait, nous ne pouvons pas prendre plus de retard et vous le savez, intervint Cédric avant que la situation ne se dégrade de nouveau. Dans ce monde, le travail passe avant tout, ajouta-t-il.

Cédric et son interlocuteur se toisèrent quelques instants mais finalement le blond hocha lentement la tête et partit s'asseoir dans un coin en attendant la fin de la séance. Allan eut un mal fou à rester calme et à peu près immobile, pendant la totalité du shooting il sentait que deux yeux le suivaient où qu'il aille. Et il pouvait très bien sentir la brûlure de ce regard sans même se retourner. Il transpirait énormément à cause des spots et son stress ne faisait qu'empirer la chose. Ses jambes menaçaient de le lâcher à tout moment et il devait concentrer toute sa volonté sur le présent pour ne pas s'enfuir en courant. Il était loin d'être parfait et là, actuellement, il avait vraiment la trouille. En même temps, vu ce qui l'attendait dans moins d'une demi-heure, c'était assez compréhensible. Cédric qui observait tout cela à distance vit très facilement la crispation de son frère et eut un petit sourire désolé. Depuis tout petit son cadet avait toujours eu d'étranges sautes d'humeur, dès qu'un événement non prévu venait secouer sa petite vie tranquille, ses réactions dérapaient, littéralement.

En temps normal c'était une personne assez calme, accroc aux livres et à son chocolat chaud, il était aussi de nature timide mais quand venait une perturbation...Un étrange courage et une volonté de ne pas se laisser écraser pouvaient surgir et prendre le dessus, il pouvait vraiment être casse-cou et suicidaire dans ces moments là. Sauf qu'une fois sur deux c'était la trouille qui prenait le dessus et il s'enfuyait donc en courant. En fait, on ne pouvait décemment pas savoir comment Allan réagirait à une situation imprévue. C'est ce qui le rendait si adorable d'après le point de vue du relookeur, il savait parfaitement que son cadet, quoi qu'il fasse, réagirait avec son naturel habituel. Non pas qu'il ne pouvait pas mentir, oh non...tout le monde pouvait le faire ça, il ne fallait pas se leurrer, personne n'était totalement pur en ce monde mais même quand Allan le faisait, on voyait facilement, du moins si on se concentrait un peu, ses vrais sentiments derrière. Une sincérité pure croisée avec l'envie de ne pas s'impliquer n'allaient vraiment pas ensemble...Son petit frère voulait une vie tranquille mais en même temps, il ne pouvait laisser les gens dans les ennuis. Il s 'était fourré de lui même dans ce milieu qui ne lui convenait pas pour aider leurs parents après tout.

Et Cédric n'allait pas l'en empêcher. Oh non...Il ne le ferait pas, au contraire, il l'encouragerait. Pourquoi le faire alors qu'il savait qu'Allan pourrait être blessé ? Hé bien simplement car il pourrait en ressortir quelque chose de très intéressant...Après tout, on avait toujours été créatif dans la famille. Il étouffa un petit rire en posant une main devant sa bouche et le patron blond lui lança un regard méfiant. Il connaissait cet hurluberlu et ça avait beau être l'une des pointures de la mode, il ne lui faisait pas confiance. Son allure était bien trop louche pour ne pas cacher quelque chose et puis pourquoi portait-il des lunettes de soleil à l'intérieur hein ? Il se figea brusquement quand l'espèce de punk lui fit un petit signe. Le sourire qui l'accompagnait lui donna carrément la chair de poule...Tandis qu'il tirait un paquet de cigarette de sa poche et en allumait une, il sut ce qui n'allait pas chez ce type. Il ne l'avait jamais vu en compagnie d'une seule femme. Et un homme qui ne draguait pas, qui n'aimait pas les femmes, n'était pas un homme sain d'après lui.

Tandis qu'il allumait sa cigarette, on put voir un nom en lettre d'or briller à la lueur des spots « James ». Vu le style de vie du patron blond, qui ne semblait pas vraiment être pauvre, on pouvait facilement en déduire que ce briquet avait été fabriqué sur mesure pour lui et que donc son nom n'était autre que James. Pourtant ce dernier n'était pas spécialement riche, il aimait juste les « bonnes » choses et voulait toujours le meilleur. Ce qui avait légèrement tendance à le mettre sur la paille, entre les costumes, les voitures de luxes, les demoiselles et autres gâteries pour sa personne et celles qui l'accompagnaient...son budget qui aurait pourtant du être aisé, se retrouvait souvent dans le rouge. Et donc, sa boîte de free-lance ne décollait pas. Non pas qu'il ne s'en préoccupe pas mais...Il passait bien trop de temps auprès de la gente féminine et en compagnie de dame Alcool pour avoir la tête assez « fraiche » pour s'en occuper. Et tout ça, une personne le savait parfaitement. Cédric eut un sourire carnassier. On ne réussissait pas dans ce monde avec seulement du talent, il fallait aussi avoir le cerveau et les tripes pour. Il ne travaillait jamais pour quelqu'un sans se renseigner et même s'il ne l'avait pas dit à son petit frère, cette fois là n'était pas différente. Il fallait quelque chose pour donner un coup de pied dans la fourmilière comme on dit. Et ce quelqu'un pourrait bien être Allan...Le résultat qu'il soit bon ou mauvais risquerait de faire parler de lui, ça, c'était sûr.

Il ne restait plus qu'à trouver un moyen pour que son cadet soit engagé et vu le regard de son futur supérieur, cela n'allait pas être facile. Mais Cédric avait plus d'un tour dans sa manche, il se leva de son siège et alla voir Jessica avec un grand sourire. Personne n'entendit la discussion ni ne vit ce qui suivit mais si cela avait été le cas, ils se seraient certainement inquiété en voyant deux sourires dignes des plus grands prédateurs de la savane s'étirer lentement sur les deux visages des deux nouveaux complices. Une alliance de deux personnalités comme celles-là ne pouvait décemment pas donner quelque chose de normal ou de non dangereux. Mais voilà, comme dit plus tôt, personne ne le vit, chacun flottant dans son petit monde personnel avec ses propres angoisses et interrogations...ou bien fantasmes pour certains. James, notre patron blond avec son regard " banquisien ", pensait à ce qu'il ferait ce soir et avec qui il passerait la nuit, ce qui lui arracha un petit sourire satisfait. Il ne pensait même plus à l'incident qui s'était déroulé un peu plus tôt mais un certain relookeur ne se gênerait pas pour le lui rappeler dans peu de temps.

Jessica quand à elle après avoir fini sa discussion avec le relookeur, contrôlait d'un œil expert le reste du shooting et lançait des regards noirs à la moindre personne qui risquerait de déranger la séance. Du côté des jumeaux ils s'étaient réfugiés dans un coin et pouffaient, se consolant de cette manière, en regardant les nombreuses gaffes du petit paysan, ces dernières ne faisaient qu'augmenter d'ailleurs. Et c'était donc un pur plaisir à regarder, même si derrière les rires Pull Rayé réfléchissait...Il aurait le fin mot de cette histoire bientôt, il se le jurait. Et Allan hé bien Allan, il stressait à mort, manquait d'arracher la perruque à chaque seconde tellement elle le grattait et se prenait les pieds dans tout ce qui passait. Le stress ne lui avait jamais réussi. Heureusement pour lui, personne ne prêtait vraiment attention à sa personne, Jessica se concentrant plutôt sur les acteurs principaux de la scène. Après tout l'épouvantail que jouait notre héros n'était guère plus qu'une pièce du décor. Pourtant, il ne réussit pas à se détendre d'un iota et quand la fin de la séance fut annoncée, il se précipita aux WC.

Les émotions avaient une légère tendance à troubler sa vessie et sa démarche à cause de cette petite envie pressante n'en avait été que pire. Même si le photographe principal l'avait félicité pour cette attitude « Rouillée et coincée au possible. » pour être poli et qu'il trouvait très réaliste pour un épouvantail. Mais quand il revint des toilettes, une scène plus qu'étrange l'attendait...James, Jessica et Cédric visiblement plongé dans une discussion animée. Enfin du moins pour les deux derniers, le premier semblait ne faire qu'écouter et n'arrivait pas à en placer une. Allan croisa les bras et leva un sourcil inquisiteur, qu'est-ce que son frère mijotait au juste ? Et pourquoi la jeune femme métisse semblait de son côté ? C'était assez louche en soit de les voir ensemble. Ce n'était pas le genre du relookeur de trainer avec une femme comme ça, donc ça cachait forcement quelque chose.

Rohan arriva et répondit à son regard interrogatif par un haussement d'épaule, il ne savait pas non plus. Les jumeaux observaient aussi la scène avec curiosité, leur patron ne criait pas, il semblait même écouter avec ...calme ? Hou. C'était du jamais vu ça, en général ce genre de discussion l'énervait rapidement car de toute façon, c'était lui qui avait raison et un point c'est tout. Il était le seul que les deux jeunes hommes asiatiques respectaient et à qui ils n'auraient jamais osé jouer un mauvais tour, il faisait bien trop peur pour ça. Tous les spectateurs sursautèrent quand une voix forte déclara brusquement :

- Nous sommes donc bien d'accord. Cela a été un plaisir de faire affaire avec vous, dit Jessica en serrant la main de James et avec un sourire carnassier peu rassurant sur les lèvres.

Juste après ces mots, elle tourna les talons et aboya des ordres à tous ceux que la scène avait légèrement distraits. La séance était terminée, ils avaient certes fait du bon boulot pour une bande de manchots mais maintenant il fallait ranger. Et plus vite que ça, non mais ! Ils avaient un planning à respecter. James quand à lui s'éloigna en grognant légèrement, une cigarette dans la bouche et avec l'étrange certitude qu'il n'aurait jamais dû accepter ce marché. Cela n'allait certainement lui apporter que des ennuis...Il haussa les épaules, baf, ce n'était pas la peine de s'en préoccuper maintenant. Sinon ça risquerait de lui gâcher sa soirée qu'il comptait bien passer avec une délicieuse créature, l'une des nombreuses qui se cachaient derrière les numéros de son très grand répertoire de contact pour le « boulot ». Il sortit d'ailleurs son téléphone et composa rapidement l'un d'eux avant de murmurer un « Allo beauté ? » des plus sensuels qui ne laissaient présager aucun doute sur ses intentions. Les jumeaux de leur côté avaient un peu hésité puis avaient haussé les épaules avant de sortir à leur tour. Ils considéraient que leur journée de travail était finie et ils avaient eux aussi envie de se « détendre » à leur manière.

Il ne restait donc plus dans le studio que Rohan, Allan, le reste de l'équipe qui rangeait ainsi que Jessica et bien sûr Cédric. Ce dernier s'avança d'ailleurs vers eux avec un grand sourire et leur proposa d'aller boire et manger quelque chose pour fêter « ça ». Même si le « ça » en question ne semblait être connu que de lui seul. Le mannequin accepta avec un sourire et Allan aussi, il ne voyait pas le mal après tout...Ce n'est qu'en fin de soirée, alors qu'ils en étaient au dessert et que le jeune homme sirotait un chaste verre de jus de fruit, qu'il comprit le piège. Son grand frère lui fit un énorme sourire digne du chat de Cheshire et annonça calmement qu'il lui avait trouvé un nouveau travail, tout près de chez lui en plus...Bizarrement, ce refrain bien trop familier à ses oreilles ne lui disait rien qui vaille et en effet, c'était le cas.

Et ça l'était encore quand il se présenta le lendemain matin sur son nouveau lieu de travail avec son nouvel outil sous le bras. Pour l'empêcher de s'enfuir son frère lui avait vilement offert en guise de pseudo « cadeau d'anniversaire » en retard, un pc portable noir flambant neuf équipé de la Wifi. Aussi fin que possible et pourtant possédant des capacités impressionnantes, c'était l'outil idéal pour aller sur Internet quand on le voulait. Et donc pouvoir lire autant de choses que l'on souhaitait et surtout commander des nouveaux livres à loisir sans se faire interrompre régulièrement par un « Fils, lâche mon ordinateur je dois travailler moi ! » toutes les heures. Et donc Allan avait lâchement cédé mais pas seulement pour cette raison...Il avait besoin d'un job, cruellement besoin. Ses parents n'acceptaient jamais l'argent de son frère et ça, ils le savaient tous les deux. Cédric l'avait coincé au pied du mur et sans issue possible. Et le pire c'est que notre jeune héros n'avait rien pu faire pour éviter le piège et qu'il savait parfaitement qu'il s'était fait avoir, mais il n'y pouvait rien après tout...Il soupira et releva la tête. Courage ! Il pouvait le faire, il y arriverait. Il suffisait de penser qu'une bonne tasse de chocolat l'attendait une fois rentré chez lui et tout irait bien...Enfin, probablement.

Il redressa ses lunettes, tenta d'arranger un minimum sa tenue puis prit une longue bouffée d'oxygène avant de franchir d'un pas décidé les portes en verres de l'immeuble. Il passa sans un mot pour la jeune fille de l'accueil, sachant déjà - hélas - parfaitement où il devait aller. Il ouvrit en grand les portes de la salle de réunion et annonça d'une voix forte et claire ( du moins, il l'espérait ) :

- Je suis Allan, votre nouvel employé à partir d'aujourd'hui, je suis désolé de mon retard mais j'ai eu une petite affaire familiale à régler avant de venir.

Et c'est sous l'œil complètement halluciné de nos deux jumeaux qu'il alla s'installer à sa place après que James, leur patron, lui ai dit que cela pouvait arriver à tout le monde et qu'il lui avait fait signe de s'assoir. Dans un coin de la salle, Jessica souriait, totalement ravie...pendant que le reste du personnel dévisageait, la bouche à moitié ouverte, leur nouveau collègue. Ce dernier en sentant autant de regards peser sur sa pauvre personne, eut la brusque envie de se suicider là, maintenant, en se claquant le front contre la table en bois. Sa dernière pensée avant que la réunion ne commence fut : « Est-ce que la promotion sur les cercueils était-elle toujours valable dans la boutique du centre ville ? »...


A suivre...
Par Youn - Publié dans : Crazy Chocolate (Humour)
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Et puis parfois, je vous n'aime mais j'oubli de vous mettre dans cette liste, désolé O.O
Mais si j'aime normalement je commente donc vous serez prévénus héhéhé *o*
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